Un des gros actionnaires de CSA au secours de Nicolas Sarkozy?

Beaucoup a été dit sur les sondages portant sur les présidentielles en France. Mais il y a eu quelques constantes:
1) La montée de François Bayrou et son maintien parmi les candidats de tête.
2) Parallèlement, tous les sondages donnaient M. Bayrou gagnant contre M. Sarkozy au deuxième tour, et par une grande marge, alors que la victoire de Ségolène Royal au deuxième tour semblait loin d'être assurée.

Cet état des choses a créé une frénésie à la fois chez les socialistes qui commençaient à avoir peur d'être éliminés au premier tour comme en 2002 et chez Sarkozy et son large support médiatique et corporatiste qui craignaient de voir passer Bayrou au deuxième tour et voler une victoire qui semblait plus assurée dans un Sarkozy face à Royal. La peur du camp Sarkozyste a atteint un tel point que M. Colombani, l'éditeur du Monde, dont le journal n'a cessé d'égratigner Bayrou tout au long de la campagne, s'est fendu d'un éditorial (les siens sont surtout courts, tièdes, et tépides d'habitude) appelant ni plus ni moins à faire l'inverse qu'à l'habitude et à 'éliminer au premier tour pour pouvoir choisir au deuxième', le seul 'choix démocratique' selon Colombani est celui qui se fera entre Royal et Sarkozy. Cet éditorial est une infamie en matière de manipulation d'opinion et de rectitude journalistique.

Comme si cela ne suffisait pas, le journal Le Monde publiait des articles sur la menace Le Pen au deuxième tour alors que Le Pen ne semblait pas constituer une menace comme en 2002. Manière de suggérer à ceux qui sont tentés de voter Bayrou, et dont la plupart sont des centristes, des gens qui (contrairement à sarkozy) auraient horreur de voir passer Le Pen au deuxième tour, que leur vote pour Bayrou au premier tour risque d'être inutile. Or il se trouve que Le Monde a voulu appuyer ses prédictions capricieuses par un sondage de plus juste avant la fermeture officielle de la publication des sondages avant le premier tour.

Ce soir, assise devant mon ordinateur à Montréal vers 22h locales, je lis qu'un sondage CSA donne Bayrou derrière Le Pen, alors que Royal et Sarkozy sont à égalité au premier et au deuxième. Le sondage a été commandité par le Parisien, connu je crois pour son biais en faveur de Sarkozy, moins subtil que celui du Monde. Le sondage est repris par le Monde avec une grande avidité en forme de dépêche. Il est clair que tout cela, un sondage à quelques heures de la prise d'effet de l'interdiction de publication de sondages avant le premier tour du scrutin qui se démarque de tous les autres, non corroboré, non analysé, et contredisant tous les autres sondages préalables, sent mauvais. Il n'est que de la manipulation d'opinion destinée à détourner les électeurs de gauche centristes d'un vote en faveur de Bayrou.

Ce qui est imprtant dans la publication de ce sondage n'est pas dit:
1) Le fait que c'est un résultat non corroboré par un autre institut;
2) le fait que c'est un sondage commandité à CSA qui est une firme privée appartenant à des intérêts privés par un journal pro-Sarkozy appartenant lui-même à des intérêts privés;
3) Ces milieux d'affaires proches de Sarkozy seraient ils déstabilisés par l'élimination de leur poulain Sarkozy pour qu'ils se risquent à la réalisation et la publication d'un sondage controversé ?

Une petite recherche donne le résultat suivant. Devinez qui est entré dans le capital de CSA en septembre 2006 ?

M. Vincent Bolloré (Page Wiki en Français, différente mais complète la version anglaise.

M. Bolloré fait entrer Philippe Wahl et Xavier Susperregui au CA de CSA, les autres personnes siégeant au CA de CSA sont des professionnels du métier. Ce ne sera pas la première fois qu'un institut de sondage se tromperait. Cela n'égratignerait en rien leurs affaires car ils font aussi dans le marketing commercial. En passant, en publiant ce sondage de dernière minute, on aura effrayé des électeurs de Royal et Sarkozy, mais plus les électeurs de Royal à mon avis, tentés par le vote centriste pour les obliger à retourner dans les girons des deux candidats Sarkozy et Royal.

Tout le monde, dans l'establishment on s'entend car le peuple ne compte pas, sera content. Avec un peu de chance et beaucoup de manipulation, les patrons auront leur président, Royal aura passé le premier tour et sauvé sa carrière politique, les patrons, et le candidat du centre, et du peuple français qui en a marre, ne compte pas, il ne fait pas partie des 'copains', il peut être éliminé en silence. Personne n'osera demander à Bolloré et CSA de rendre des comptes.

Information sur les personnes liées à Vincent Bolloré sur News Explorer
Information sur les personnes liées à Philippe Wahl.

Good night and Good Luck...